Deathgasm
Le metal vaincra
Une comédie horrifique néozélandaise sur fond de Metal sur laquelle souffle un esprit années 80/90 (on pense à Sam Raimi et aux premières œuvres de Peter Jackson) jouissif en diable...
Deathgasm s’ouvre sur une séquence filmée en noir et blanc qui nous montre un jeune métaleux (metalhead en V.O.), Brody le personnage principal, qui en voix off déclare que ce Metal sataniste que les parents détestent et bien c’est vrai, que les démons existent. Il est rare de voir le héros d’un film pitcher, en voix off, le film que l’on va voir. Ce choix tue le mystère mais favorise le suspens car dès lors la question n’est pas de savoir ce qui va se passer mais comment des bras cassés vont amener une entité démoniaque, Aeloth, sur Terre.
La parenté est manifeste après tout il s’agit d’une bande de jeunes qui par mégarde déchaine des forces maléfiques provoquant un jeu de massacres auquel la plupart ne survivront pas. Là où dans Evil Dead l’objet maléfique est un livre le Necronomicon, dans Deathgasm il s’agit d’une vieille partition qui jouée dans le garage qui sert de salle de répétition déchaine l’enfer transformant les habitants de Greypoint en mort-vivants/possédés qui font penser aux Deadites de l’œuvre de Sam Raimi. Autre clin d’œil à Evil Dead l’usage de la tronçonneuse qui renvoie plus aux aventures d’Ash Williams qu’à Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper. Deathgasm est le rejeton forcément contre nature du mocumentaire This Is Spinal Tap (un faux documentaire sur un groupe de Heavy Metal) et de l’univers d’Evil Dead créé par le film de Sam Raimi et ses suites.
D’ailleurs le hasard d'une carrière naissante a conduit Milo Cawthorne qui interprète Brodie, le héros fan de Metal et très gauche, apparaît le temps d’un épisode dans la première saison de la série Ash vs. Evil Dead.
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L’hommage aux années 80-90 va d’ailleurs jusqu’à une disparition totale (ou presque totale) de gadgets modernes comme le téléphone portable. Médina a un discman pas un I-Phone. Le film semble se passer à la fin des années 90. En tout cas il ne semble pas contemporain de notre époque, il y a un côté old school sans être passéiste ou outrageusement nostalgie d’un temps béni. La réalisation est contemporaine, le film a été tourné en numérique et les effets spéciaux numériques (eux aussi) ne manquent pas.
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La séquence d’introduction mise à part, le film commence comme un teen movie avec un protagoniste principal, Brody, qui se retrouve devoir vivre chez un oncle et une tente très religieux qui ont un fils archétype du sportif qui tyrannise son lycée et qui sait être très lourd avec la gente féminine. Brody fan de Metal n’est pas le bienvenu tant d’une manière ou d’une autre il tranche avec sa famille d’accueil. L’humour est volontiers gras dans cette partie, Brody et ses acolytes geeks, le binoclard Dion et le grassouillet Giles, se font asperger au pipi par son cousin, David, et son complice. Et puis il y a la jolie fille, celle dont le héros est amoureux et qu’il mettra le film à conquérir. La blonde Medina sur laquelle David a aussi des vues, ce qui vaudra un passage à tabac à Brody, mais aussi par Zakk, l’autre métaleux du film, avatar contemporain du loubard des films pour adolescents de jadis et de naguère. Zakk c’est le petit délinquant et le vandale de Greypoint.
Zakk, s’il n’est pas le héros du film est le moteur de l’action, c’est lui qui pousse Brody à se transcender. Ils passent un pacte en échangeant leur sang et deviennent frère de métal après s’être rencontrer dans le disquaire de leur patelin. Cette scène est l’occasion d’une blague visuelle lorsque Brody sort du bac, sans y prendre garde, un vinyle de Poison, groupe de Glam Metal honni de tous fan de Metal qui se respecte. La scène est drôle et sans un mot raconte le snobisme musical et comment deux passionnés peuvent communiquer sans avoir à échanger un mot.
Zakk, s’il n’est pas le héros du film est le moteur de l’action, c’est lui qui pousse Brody à se transcender. Ils passent un pacte en échangeant leur sang et deviennent frère de métal après s’être rencontrer dans le disquaire de leur patelin. Cette scène est l’occasion d’une blague visuelle lorsque Brody sort du bac, sans y prendre garde, un vinyle de Poison, groupe de Glam Metal honni de tous fan de Metal qui se respecte. La scène est drôle et sans un mot raconte le snobisme musical et comment deux passionnés peuvent communiquer sans avoir à échanger un mot.
Si l’humour potache est une constante tout au long du film il est rejoint par une bonne dose d’humour noir, après une décapitation qu’il a commandé le vilain en chef réprimande ses deux sbires car ceux-ci ont maculé de sang son beau tapis, et de réjouissance gore. Le sang coule à flot dans Deathgasm que ce soit vomi par un prof sur une élève ou suite à un démembrement le rouge ne fait pas défaut dans cette production. Les habitants possédés de Greypoint sont au minimum répugnants et Aeloth possède la saveur des démons que l’on trouvait dans Buffy contre les vampires.
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Le film malgré un budget qui devait être limité possède un côté over the top attachant et qui fait mouche tant il est raccord avec la musique qui lui sert de bande son. Jason Lei Howden dans ce premier film met beaucoup de lui, Brody est un double, c’est son adolescence fantasmée qu’il a couché sur la pellicule ce qui explique peut-être un déséquilibre entre l’aspect teen movie et la partie plus franchement horrifique. Cependant si d’aucuns peuvent trouver que la fin est bâclée, Aeloth n’est pas si terrible que ça in fine, c’est peut-être, ce n’est qu’une hypothèse, que le budget ne s’y prêtait pas. Les vingt dernières minutes tournées de nuits sont une façon de cacher la misère plutôt ingénieuse.
Pas un chef-d’œuvre non mais un film sympathique qui mélange des genres différents sans trop se prendre les pieds dans le tapis et c’est déjà beaucoup.
R.V.